Chronique 06 : Le goût du beau

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Bien-aimés dans le Seigneur, Paix et joie à vous, de la part de Jésus Christ, notre Unique Sauveur

Le Bénin a célébré avec faste et fierté son accession à la souveraineté internationale le lundi 1er août 2022. Comme une revanche sur la pandémie de la covid-19 qui a imposé une trêve aux manifestations festives, les béninoises et béninois sont massivement sortis, par un temps relativement couvert et frais, pour participer à l’événement sur toute l’étendue du territoire national.

A Cotonou, capitale économique du Bénin, la célébration officielle de la fête de l’indépendance a tranché avec la routine en marquant positivement les esprits. Qu’avons-nous réellement vécu ces jours-ci et quelles leçons en tirer pour la suite ? Commençons par un bref retour sur les faits marquants de cette 62ème édition de la fête de l’indépendance.

– Jeudi 28 juillet 2022 : Messe pontificale pour le Bénin organisée par l’Aumônerie des cadres et personnalités politiques sous le haut parrainage de la Conférence Episcopale du Bénin. Cette messe solennelle célébrée à la paroisse st Michel de Cotonou a connu la participation des acteurs politiques toutes tendances confondues dans une atmosphère plus que conviviale.

Samedi 30 juillet 2022 : Inauguration des monuments de l’Amazone, de Bio Guéra et de l’obélisque érigé à la mémoire des enfants dévoués du Bénin dans les jardins de Mathieu.

 

– Lundi 1er août 2022 : Grand défilé militaire et paramilitaire sur le boulevard de la Marina en présence des hautes autorités de notre pays, des anciens présidents de la République, des hommes politiques de l’opposition comme de la mouvance, des membres du corps diplomatique accrédité près le Bénin, des dignitaires religieux, des têtes couronnées et de simples citoyens.

Tous ces événements combinés et mis en perspective exhalent le beau à un double niveau : l’espace et les gestes.

Au premier niveau, les espaces abritant désormais les trois monuments tout comme le boulevard de la Marina ont fait éclore la beauté dont ils étaient porteurs. Cette transformation qualitative de l’environnement par le génie de l’homme doit être répliquée par chaque citoyen dans son cadre de vie. Et pour nous chrétiens catholiques, cette exigence consonne bien avec l’invitation du Pape François à prendre soin de la nature et de l’environnement dans l’Encyclique Laudato si du 24 mai 2015.

Le deuxième niveau, comme nous l’avons énoncé, est celui des gestes. A moins d’une option assumée pour la mauvaise foi, il est presqu’impossible de faire l’impasse sur la beauté des gestes des participants  aux diverses manifestations : échanges de regards bienveillants et de sourires, applaudissements en chœurs, poignées de mains, chaudes accolades… Tout était au rendez-vous pour célébrer la beauté du vivre ensemble et de l’unité autour de notre cause commune, le Bénin.

A dire vrai, c’est ce qui a procuré de la joie et de l’enthousiasme aux béninoises et béninois de l’intérieur comme à ceux de la diaspora qui y ont perçu les signes annonciateurs de la véritable décrispation politique qu’ils voudraient voir se concrétiser au Bénin. On se surprend presqu’à murmurer à la suite du psalmiste : « oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis. » (Ps 132, 1)

Mais on tombera tous d’accord qu’il faut de la grandeur d’âme et surtout beaucoup d’efforts pour développer et prolonger dans le temps les harmoniques du beau appliqué à l’environnement et au vivre ensemble. C’est à cette condition que la célébration du 1er août de cette année, loin de constituer une parenthèse de lumière et de joie dans la grisaille ordinaire, sonnera le début d’une nouvelle ère socio-politique pour notre pays.

 

Abbé Eric Oloudé OKPEITCHA

Diocèse de Porto-Novo