Bien-aimés dans le Seigneur,
Paix et joie à vous de la part de Jésus Christ, notre Unique Sauveur !
Le pèlerinage est un voyage personnel ou collectif vers un lieu saint pour des motivations d’ordre spirituel. Tout comme le jeûne et la prière, il demeure une activité commune aux grandes religions du monde. Dans l’Ancien Testament, on notait déjà des pèlerinages vers plusieurs sanctuaires et vers la ville de Jérusalem. Les traces de ces pèlerinages demeurent sans conteste les psaumes (Psaumes 120-134) appelés Cantiques des Montées qui évoquent la joie du pèlerin parvenu aux portes de Jérusalem : « Quelle joie quand on m’a dit : allons à la maison du Seigneur ! Voici que nos pas s’arrêtent devant tes portes, Jérusalem/ » (Ps 121, 1-2).
Dès les premiers siècles de l’Eglise, les fidèles avaient déjà l’habitude d’accourir vers les lieux saints. Mais il faut attendre le Moyen-âge pour que le pèlerinage chrétien prenne tout son essor : Jérusalem, Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle étaient régulièrement pris d’assaut par les pèlerins. De nos jours, il faudrait ajouter à ces lieux classiques Lourdes, Fatima et une multitude de sanctuaires à travers le monde, dont Notre Dame d’Arigbo de Dassa depuis 1954 qui accueillera ce week-end des milliers de pèlerins du Bénin mais aussi de plusieurs autres pays. L’occasion est heureuse pour réfléchir sur le pèlerinage.
S’il évoque l’idée de « marcher à travers les champs », de « devenir étranger », le pèlerinage constitue un temps de mise en route tout comme le Christ et ses Apôtres, un moment privilégié de remise en cause, de prise de distance par rapport aux préoccupations ordinaires, d’intériorisation et d’écoute de l’Esprit pour vivre sa foi en communion avec des frères et sœurs. Il convient de rappeler que le pèlerinage aux premiers temps de l’Eglise consistait essentiellement dans la marche sur une distance plus ou moins longue et cristallisait en définitive la vie chrétienne. En effet, le chrétien est un pèlerin sur terre ; sa maison n’est pas ici-bas. Il est en route vers un monde nouveau, la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle. Les immanquables désagréments que rencontre tout pèlerin symbolisent les épreuves de la vie que doit traverser le chrétien pour entrer dans le Royaume de Dieu.
Bien préparé en amont par la prière, le jeûne et la réception du sacrement de la réconciliation et bien vécu sur les lieux, le pèlerinage permet l’obtention de multiples grâces de renouvellement de soi, de pardon des péchés, de conversion personnelle, de guérisons physiques et spirituelles. Eu égard à tous les bienfaits spirituels liés au pèlerinage, le chrétien doit l’inscrire dans sa vie spirituelle et le vivre dès que possible.
C’est Marie appelée sous le vocable de Notre Dame d’Arigbo, qui nous attend ce week-end à Dassa pour nous combler de grâces en nous couvrant de son manteau maternel et en portant à Jésus son Fils nos soucis et nos peines pour que le vin ne manque jamais aux noces de notre vie. Et pour finir, je vous propose le texte intitulé « Je marcherai » de Jean Débruynne, un prêtre français :
« Je marcherai sous le soleil trop lourd, sous la pluie à verse ou dans la tornade.
En marchant, le soleil réchauffera mon cœur de pierre ;
la pluie fera de mes déserts un jardin.
À force d’user mes chaussures, j’userai mes habitudes. «
Je marcherai et ma marche sera démarche. «
J’irais moins au bout de la route qu’au bout de moi-même. Je serai pèlerin.
Je ne partirai pas seulement en voyage.
Je deviendrai moi-même un voyage, un pèlerinage. »
Bon repos en Dieu à tous et à chacun !
A jeudi prochain si Dieu le veut !