Chronique 35 : Déchargeons nous de nos fardeaux !

 

Bien-aimés dans le Seigneur,
paix et joie à vous de la part de Jésus-Christ
notre Unique Sauveur 
!

Le fardeau répond d’une charge lourde qu’il faut lever ou porter sur la tête, les épaules ou le dos. En tout état de cause, il inflige à notre corps une souffrance. Certains parmi nous se souviennent de la corvée d’eau prise au marigot du village ou des fagots de bois de chauffage à couper dans la brousse pour l’usage domestique. Ces éléments essentiels à la vie familiale étaient presque quotidiennement portés sur la tête et ce, sur une distance qui pouvait varier selon les cas. Quel soulagement, quand arrivé sans encombre à destination, l’on se trouvait déchargé de ces fardeaux !

C’est ce soulagement que nous promet le Seigneur : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, je vous procurerai le repos ». (Mt 11, 28). Tout au long de son pèlerinage terrestre, l’homme se charge progressivement de fardeaux qui rendent sa marche pénible. Et puisqu’il est un être appelé à l’éternité mais situé d’abord dans le temps, il nous est loisible de rechercher ses fardeaux en utilisant les catégories temporelles, occultant volontairement celles de l’espace non moins riches pour notre enquête. En clair, essayons de discerner les fardeaux de l’homme liés au passé, au présent et au futur.

Par rapport au passé et à son passé, l’homme traîne avec lui, comme un boulet, l’amertume générée par le souvenir des souffrances, des blessures, des échecs et des frustrations gravés sur une mémoire vive mais négative, très difficile à formater. Dans le même temps, il doit affronter les fardeaux du présent, liés peut-être à la maladie, aux difficultés chroniques à satisfaire les besoins fondamentaux, aux combats perdus, aux déceptions et aux conflits. Les fardeaux du futur sont essentiellement la résultante de l’anxiété née de l’anticipation des souffrances que l’on imagine à partir des expériences passées et présentes. Ils sont plus d’ordre psychologique et n’impactent pas moins la vie humaine. Face à tous ces fardeaux, il importe que nous choisissions de ne pas nous enferrer dans les impasses mais d’accepter le repos de Dieu : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, puisqu’il prend soin de vous. » (1P 5, 7)

  Pour ce faire, il nous faut :

  • Prendre conscience de tous les fardeaux de notre vie en les identifiant et en en faisant la liste complète ;
  • Pardonner aux autres pour se libérer des intrusions émotionnelles négatives du passé, des rancœurs et dans rancunes ;
  • Se pardonner à soi-même pour s’affranchir de l’auto-flagellation systématique que génère le souvenir des échecs liés à nos propres limites ;
  • Vivre activement et intensément l’aujourd’hui de Dieu en accueillant objectivement la réalité ;
  • Envisager sereinement l’avenir en s’abandonnant totalement à la Providence divine : « que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38).

 

C’est tout le sens de la prière d’abandon de Charles de Foucauld que nous gagnerons à faire quotidiennement nôtre !

Mon Père,

Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance, car tu es mon Père.

 

Père Eric Oloudé OKPEITCHA

Diocèse de Porto-Novo