La commémoration annuelle de l’accession de notre pays le Bénin à la souveraineté internationale cristallise un moment important de joie légitime, de fierté partagée et de communion citoyenne. Après avoir effectué leur toilette rituelle, les artères principales des villes et des villages se parent du drapeau national qui y flottera pendant quelques jours comme pour rappeler aux uns et aux autres l’appartenance à une même nation. Les diverses manifestations culturelles organisées ici et là sur toute l’étendue du territoire national ne manquent pas d’apporter leurs notes de joie et de ferveur populaire. Mais à y voir de près, la nation cristallise au fond un passé dont il faut capitaliser les ressources, un présent qu’il faut exploiter au mieux mais aussi un avenir à construire ensemble avec l’aide de Dieu.
De l’héritage que nous ont transmis les aînés, en d’autres termes de notre passé, nous pouvons être fiers. En effet, à travers ombres et lumières, progressions et régressions, les acteurs d’hier ont œuvré à bâtir l’unité et la cohésion nationales, la paix et le développement. L’initiative de l’historique Conférence des forces vives de la Nation de février 1990 a révélé au monde et surtout à l’Afrique, le génie politique béninois fait de dialogue, de pardon mutuel, de réconciliation et de consensus malgré les différences.
Le présent nous remplit d’espoir en raison des réformes courageuses et parfois douloureuses engagées ces dernières années dans plusieurs secteurs de la vie de notre Nation et qui commencent par porter leurs fruits. Mais l’enthousiasme suscité par les diverses performances enregistrées est tempéré par le souvenir amer des violences qui ont émaillé les dernières élections et ont plongé le pays dans une crise politique latente qui dure et perdure.
Malgré cela, notre jeune Nation est promise à un avenir radieux si nous osons exorciser les vieux démons de l’orgueil, de la haine, de la jalousie, de la vengeance, de la paresse et de la corruption qui ont toujours ralenti la marche des peuples. Comment ne pas évoquer ici, l’appel des Evêques du Bénin en 1989 : « Convertissez-vous et le Bénin vivra ! ». Acteurs politiques et simples citoyens, convertissons-nous pour que le Bénin aille mieux et plus loin. Et c’est pour cela qu’en ce temps de fête, les croyants et surtout les chrétiens doivent fléchir les genoux et lever les mains vers le Père céleste, Souverain Maître des peuples pour quatre principales intentions :
– Que Dieu protège le Bénin et lui accorde la paix. En effet, sans la paix, toute œuvre de développement est compromise.
– Que le train du développement et du bien-être en marche dans notre pays n’abandonne pas sur le quai trop de passagers qui n’auront d’autres perspectives qu’une paupérisation croissante en tension permanente vers la cime de la misère. En effet, le développement que nous appelons de nos vœux pour le Bénin doit être intégral et inclusif.
– Que les acteurs politiques du présent intègrent suffisamment le génie politique de notre peuple qui a toujours surmonté les inévitables crises et tensions de son histoire par le dialogue et le consensus.
– Que les élections législatives de Janvier 2023 qui se profilent à l’horizon soient pacifiques, transparentes, inclusives et démocratiques.
De même que nos places publiques s’embellissent et fleurissent au grand bonheur de tous, il est à souhaiter pour finir que dans le cœur de chaque Béninois et de chaque Béninoise fleurissent les trois valeurs fondamentales de notre devise : la fraternité, la justice et le travail.
Bonne fête de l’Indépendance !
A jeudi prochain, si Dieu le veut !