Chronique 17 : Sortir de l’addiction à internet en cinq étapes

 

L’addict n’est jamais l’unique victime de son addiction !
Du coup, l’enjeu d’une sortie de l’addiction réside dans la volonté d’un mieux-être : vivre mieux et permettre à notre entourage de vivre mieux. Nous proposons ici une démarche en cinq (5) étapes (…)

Bien-aimés dans le Seigneur,
paix et joie à vous de la part de Jésus Christ
notre Unique Sauveur 
!

 

La chronique n°15 « Suis-je déjà dans l’addiction à Internet ? » portait sur l’addiction à ce précieux moyen de communication et surtout les signes et symptômes qui doivent alerter en cas d’addiction avérée ou en téléchargement. Pour mémoire, l’addiction en elle-même a partie liée avec la pratique répétée et compulsive échappant au contrôle d’un comportement (jeux vidéo ou d’argent, sexe) ou de la consommation d’une substance (tabac, alcool, drogue ou autres). Six symptômes de ce phénomène par rapport à l’Internet avaient été mis en relief :

  • Le besoin irrépressible d’être connecté et de pouvoir naviguer.
  • Le sentiment de sevrage en cas de mauvaise connexion ou d’absence totale de connexion à Internet.
  • L’augmentation constante de la durée sur Internet.
  • La perte de contrôle par rapport à l’envie d’être sur Internet. Se priver volontairement d’Internet ou réduire le temps de connexion semblent désormais hors portée.
  • La perte progressive de l’intérêt pour d’autres activités de la vie familiale, sociale, professionnelle et même spirituelle.
  • La poursuite de l’activité en ligne malgré la pleine conscience des multiples impacts négatifs sur la vie et sur l’entourage.

La présente chronique prend fait et cause pour la réponse à la question qui surgit immédiatement « mais comment en sortir ? ». Il importe de souligner avant tout que la dépendance ou l’addiction conduit à une privation de liberté de l’individu par rapport à l’objet de son addiction. Cette servitude ne demeure pas sans conséquences négatives sur la vie et sur l’entourage. L’addict n’est jamais l’unique victime de son addiction ! Du coup, l’enjeu d’une sortie de l’addiction réside dans la volonté d’un mieux-être : vivre mieux et permettre à notre entourage de vivre mieux. Nous proposons ici une démarche en cinq (5) étapes :

  • Prendre conscience de sa dépendance ou de son addiction à Internet. L’un des mécanismes de défense de l’homme réside dans le déni qui génère les phrases comme « Dieu merci, je n’en suis pas encore là » ou « ce n’est pas mon cas… ».
  • Discerner le vide ou le manque, le désagrément ou la frustration que vient combler l’Internet. En effet, l’objet d’une addiction ne naît pas de manière spontanée. Il vient toujours combler un manque ou atténuer la souffrance engendrée par celui-ci : solitude, manque d’affection, relations interpersonnelles difficiles, oisiveté, mal de vivre.
  • Créer et augmenter progressivement des « internet free places and moments » ou des moments et des lieux sans internet ou de déconnexion. A titre illustratif, citons l’oratoire ou la chapelle, la table, le lit, les moments d’échanges communautaires ou familiaux ou d’autres moments de déconnexion décrétés pour atteindre des objectifs précis comme se concentrer pour finir un travail. Bien évidemment, des périodes de la journée seront destinées à la connexion Internet pour les recherches, les communications ou même les divertissements.
  • Bien remplir les moments de déconnexion systématique. L’Internet avait envahi tous ces moments et lieux pour combler un manque ou un vide. Il convient alors de guérir ou de compenser ce manque en assainissant à nouveaux frais, sa vie de prière et ses relations socio-professionnelles d’une manière générale. L’apport des autres est essentiel dans la lutte contre une addiction.
  • Se faire aider au besoin d’un professionnel (psychologue ou addictologue) ou d’un accompagnateur spirituel en cas d’incapacité à arrêter tout seul par l’auto-discipline. La victoire sur une dépendance ou une addiction n’est pas gagnée d’avance et requiert parfois l’apport extérieur. L’urgence est surtout dans la prévention.


A jeudi prochain, si Dieu le veut !

 

Père Eric Oloudé OKPEITCHA

Diocèse de Porto-Novo