Chronique 19 : Des vœux aux bénédictions

Bien-aimés dans le Seigneur,
paix et joie à vous de la part de Jésus Christ
notre Unique Sauveur 
!

 

Dans la Rome antique, le premier janvier était consacré à la célébration de Janus le dieu de la transition, des fins et des commencements, des entrées et des sorties. Le mot « Janus » a étymologiquement partie liée avec le mot latin « ianua » qui signifie « porte ». L’une des particularités de cette divinité résidait dans le fait qu’elle était représentée par une statue à deux têtes balayant le devant et le derrière, le passé et l’avenir sans bouger. C’est Jules César (100-44 av J.C.) qui fera du premier janvier, le jour de l’an. Les Romains célébraient alors le nouvel an en confiant leurs vœux et souhaits pour la nouvelle année au dieu Janus.

La tradition des vœux à l’orée d’une nouvelle année est restée qu’on le veuille ou non. Et à quelques heures du 1er janvier, les vœux fusent de toute part. Aux traditionnelles cartes papier de vœux se sont ajoutées les cartes numériques plus rapides et capables de faire en clic le tour de tous les contacts d’une personne. Les formules utilisées rivalisent de lyrisme et gravitent autour de la santé, de la paix, de la prospérité et du bonheur.

Mais force est de constater que le cours de la vie du monde ou des hommes ne change pas pour autant. Cela amène certains esprits critiques à voir dans les vœux souhaités tous azimuts un formalisme poli et une perte de temps. La mémoire de nos téléphones portables frôle actuellement la saturation à cause des cartes numériques de vœux parfois démentis de manière cinglante par les faits au cours de la nouvelle année.

Pour autant, une nouvelle année symbolise une nouvelle aventure, un saut irréversible dans l’inconnu. Comment le chrétien peut-il bien vivre cette nouvelle expérience ? La chronique précédente « Mon protocole de fin d’année » avait détaillé les manœuvres que doit effectuer le chrétien. Spirituellement préparé, il ne lui reste qu’à transformer les vœux en bénédictions, en d’autres termes, en une formule qui l’engage et engage Dieu source et origine de tout bien. Le changement de paradigme s’opère au niveau des dispositions intérieures de l’émetteur et du récepteur, au niveau du référent (Dieu) et impacte le message (les paroles).

En d’autres termes, les vœux doivent se transformer en prières et en bénédictions. Et en termes de contenu, elles doivent être d’abord dirigées vers la relation de l’homme avec Dieu, vers la prospérité et le bonheur de l’âme. Tant que les hommes ne reviendront pas vers une réelle communion avec Dieu, ils ne pourront accéder aux bonnes choses qu’ils se souhaitent en début d’année. Saint Jean le dit si bien « Bien-aimé, je prie pour qu’en toutes choses tu ailles bien et que tu sois en bonne santé, comme c’est déjà le cas pour ton âme. (3Jn 1, 2). Une fois la prospérité de l’âme établie, le reste pourra suivre par « surcroît ». Après avoir impliqué Dieu, le Maître de toute chose, le chrétien devra s’engager à œuvrer pour le bien qu’il désire pour lui-même ou pour le prochain advienne. Au lieu de « à l’orée de cette nouvelle année, je vous souhaite la paix, la santé, le bonheur et la prospérité, le chrétien dira, et ce sont là mes bénédictions pour chacun et pour tous :

Bien-aimés dans le Seigneur,

« Que Dieu vous fasse miséricorde et vous accorde de progresser dans sa connaissance, dans son amour et dans la fidélité à ses commandements tout au long de cette nouvelle année !

Que Dieu vous comble de la foi de notre père Abraham pour que vous lui restiez fidèles malgré les épreuves et les vents contraires.

Que Dieu vous remplisse de joie et de paix dans la foi pour que vous abondiez dans l’espérance par la puissance du Saint-Esprit ! (cf. Rm 15, 13)

Que Dieu accorde à vous et à vos proches, la santé, la réussite, la prospérité, l et le bonheur.

Que Dieu vous bénisse ainsi que chaque membre de votre famille, qu’il vous garde et vous protège sur tous vos chemins en cette nouvelle année !

 

Heureuse et sainte année 2023

A jeudi prochain si Dieu le veut !

 

Père Eric Oloudé OKPEITCHA

Diocèse de Porto-Novo