Chronique 27 : La luxure, une geôlière impitoyable

 

Avec le mental pollué par les images obscènes les unes plus hard que les autres, la luxure prend facilement en otage les hommes et les femmes de notre temps pour une sexualité débridée dont les conséquences se traduisent avant tout par l’aveuglement de l’esprit. En tout état de cause, une lutte sans merci devra être menée contre la pornographie rampante aux apparences ludiques mais qui livre l’homme ou la femme pieds et poings liés à la luxure.

 

Bien-aimés dans le Seigneur,
paix et joie à vous de la part de Jésus Christ
notre Unique Sauveur 
!

La luxure n’est pas à confondre avec le luxe – la richesse, le superflu ou le faste – encore moins avec le lucre qui est la recherche avide du profit. Du latin « luxuria », profusion, excès, la luxure, selon le C.E.C., « est un désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir sexuel est moralement désordonné, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union. »[1] La luxure répond donc de l’exercice débridé et déréglé de la sexualité voulue par le Créateur qui les créa homme et femme avec l’injonction de se multiplier et de remplir la terre (Gn 3, 27-28). Comme le note si bien Saint Josémaria « le sexe n’est pas une réalité honteuse, mais un don divin dont la juste finalité est la vie, l’amour, la fécondité »[2] La luxure opère un changement complet de la finalité du sexe et produit alors des fruits amers visibles qu’il importe d’énumérer ici pour orienter les esprits :

– la fornication ou l’union charnelle en dehors du mariage entre un homme et une femme libres.

– l’adultère qui rime avec l’infidélité conjugale avec ses nombreuses conséquences sur la vie des couples

– la pornographie et son corollaire la masturbation

– le viol et les agressions sexuelles

– la prostitution ou la sexualité ordonnée à la recherche de l’argent

– l’homosexualité

Il importe de reconnaître que la luxure a aujourd’hui le vent en poupe à cause de l’expansion à grande échelle de la pornographie rendue possible grâce à l’internet. Avec le mental pollué par les images obscènes les unes plus hard que les autres, la luxure prend facilement en otage les hommes et les femmes de notre temps pour une sexualité débridée dont les conséquences se traduisent avant tout par l’aveuglement de l’esprit. En effet, le luxurieux est atteint et affaibli dans sa capacité à discerner le bien ; il peut facilement détourner son cœur et son regard des commandements de Dieu. La Bible nous présente les exemples des vieillards qui attentèrent à la vertu de la chaste Suzanne (cf. Dn 13, 9) ou du grand roi David avec la belle Bersabée. A l’obscurcissement du jugement, il faudrait ajouter l’affaiblissement de la volonté et surtout l’attachement morbide aux biens de la terre. En effet, la luxure a un coût. Ce cocktail explosif aboutira à la haine de Dieu perçu désormais comme obstacle premier à l’assouvissement des caprices de la déesse Aphrodite. Le luxurieux abandonnera peu à peu la prière et fuira la parole de Dieu de peur qu’elles ne le déstabilisent en réveillant sa conscience.

Sortir de la prison de la luxure requiert un examen de conscience sans complaisance pour discerner ses manifestations déjà présentes ou en cours d’installation dans notre vie. Le recours à une thérapie psychologique s’avère nécessaire en cas d’addiction avérée à quelques manifestations de la luxure. En tout état de cause, une lutte sans merci devra être menée contre la pornographie rampante aux apparences ludiques mais qui livre l’homme ou la femme pieds et poings liés à la luxure. Par ailleurs, il faut aussi avoir le courage d’éviter les compagnies peu vertueuses pour ne pas dire vicieuses, opérer un retour décisif aux valeurs de la sobriété et de la prudence. C’est sur ce socle humain que viendront se greffer les remèdes spirituels comme la prière, le jeûne, la fréquentation fructueuse des sacrements en particulier celui de la réconciliation, l’intercession de la Vierge Marie et des saints comme Agathe, Agnès, Pelage, Casimir, Maria Goretti et tant d’autres. Rester prisonnier toute une vie de la luxure et de ses conséquences n’est pas une fatalité. Dieu aime l’innocence et prend plaisir à la fait recouvrer à qui recourt à sa miséricorde infinie.

[1] C.E.C. 2351

[2] Saint Josémaria, Quand le Christ passe, 24

 

A jeudi prochain si Dieu le veut !

 

Père Eric Oloudé OKPEITCHA

Diocèse de Porto-Novo